BARODA, une nouvelle étape dans l’histoire de BlonBa

BlonBa est à la fois le nom d’une compagnie théâtrale et d’un lieu essentiel dans la vie artistique du Mali – le Complexe Culturel BlonBa. La compagnie et le lieu jouent depuis des années un rôle important dans leur champ, la culture malienne d’aujourd’hui. Créé en 1999 par Alioune Ifra Ndiaye et Jean-Louis Sagot-Duvauroux, BlonBa avait pris la suite d’une première expérience, le Mandéka Théâtre. En avril 2019, Alioune Ifra Ndiaye, a souhaité continuer seul sa part de l’aventure. BlonBa s’est donc scindé en deux branches, fécondes l’une et l’autre. Mais un seul nom pour deux projets autonomes et distincts, c’était propice aux confusions. L’étape BaroDa vient clarifier les riches perspectives que porte chacune des branches de cette histoire. Que l’une et l’autre portent les fruits qu’elles espèrent.

1ère étape : LE MANDEKA THEATRE

1997 – Tournage à Hombori de La Genèse, long-métrage de Cheick Oumar Sissoko sur une idée et un scénario de Jean-Louis Sagot-Duvauroux (sélection officielle Cannes 1999 « Un certain regard »). Inspirés par le talent des très nombreux artistes présents sur le plateau, Jean-Louis Sagot-Duvauroux, Sotigui Kouyaté et Habib Dembélé « Guimba » décident alors de créer une compagnie théâtrale : le Mandéka théâtre. Quelques mois plus tard, Alioune Ifra Ndiaye, qui est alors réalisateur à l’ORTM et manager d’Habib Dembélé, rejoint le groupe initial.

Première création, l’Antigone de Sophocle, adaptée par Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Habib Dembélé et mise en scène par Sotigui Kouyaté. 

2ème étape : BLONBA

1999 – Sotigui Kouyaté et Habib Dembélé ne souhaitant pas poursuivre l’aventure du Mandéka théâtre, Jean-Louis Sagot-Duvauroux et Alioune Ifra Ndiaye créent la compagnie BlonBa qui prend le relais avec tout de suite de nouvelles créations elles aussi diffusées au Mali et à l’international.

La salle de BlonBa à Faladiè

Quelques années plus tard, BlonBa ouvre, à l’initiative d’Alioune Ifra Ndiaye, une belle salle dans le quartier bamakois de Faladiè, qui devient vite un des hauts lieux de la vie culturelle bamakoise. Il en assure la direction et crée une autre structure, le studio Wokloni, destinée à devenir une chaîne de télévision et à s’installer dans un nouveau bâtiment dont il engage la construction. L’antenne française de BlonBa se voit confier le théâtre de l’Arlequin, à Morsang-sur-Orge, en région parisienne.

Vérité de soldat, un spectacle de BlonBa co-produit par le Centre National des Arts d’Ottawa

Jean-Louis Sagot-Duvauroux, qui en est le directeur, se consacre essentiellement à l’écriture, à la production et à la création des spectacles de la compagnie. Il est l’auteur ou le co-auteur de quatorze d’entre eux, présentés dans treize pays de quatre continents. Il publie également des essais de philosophie politique dont plusieurs sont directement inspirés de son implication dans la vie culturelle et sociale du Mali. Mais des turbulences secouent le BlonBa initial. En 2012, la salle de Faladiè est contrainte de fermer. Alioune Ifra Ndiaye ouvre un nouveau lieu dans le quartier Baco Djicoroni qui va devenir le Complexe Culturel BlonBa. En avril 2019, il rompt le binôme qu’il formait avec Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Le BlonBa originel se divise en deux structures autonomes.

3ème étape : BARODA

La rupture est soudaine et dans un premier temps, chacune des deux branches issues de ce tronc commun conserve la « marque » BlonBa. Elle est incluse dans la dénomination du Complexe Culturel BlonBa, géré par la société Wokloni que dirige Alioune Ifra Ndiaye. Elle est le nom même de l’association BlonBa qui, dans la dernière décennie, a assuré la production d’une majorité des spectacles de la compagnie et à qui a été confié, en France, le théâtre de l’Arlequin. Mais désormais, le fonctionnement de chaque branche est complètement autonome et distinct. Le fait que l’une et l’autre usent de la même marque, héritée de l’histoire commune, crée des confusions qui gênent l’action. Pour éviter tout conflit, l’association BlonBa choisit de marquer cette nouvelle étape par un changement de nom et devient Compagnie BaroDa. Jean-Louis Sagot-Duvauroux reste son directeur. Mandéka théâtre > BlonBa > BaroDa… Cette modification prendra effet en janvier 2021. Le site www.lacompagnieblonba.net qui retrace ce riche passé deviendra alors le site de BaroDa.

Le blon, pièce des habitations bamanan où toute la communauté se retrouve et échange, marque de son empreinte le nom même du Complexe Culturel BlonBa. C’est par priorité autour du contenu de l’échange – la conversation elle-même (baro) – que la lointaine descendante du Mandéka théâtre va désormais développer son action. Baro : conversation. Baro-Da : Espace de la conversation.

Issouf Koné, Modibo Konaté et Lévis Togo, dans Les Enigmes du Kongka

BaroDa au coeur de CULTURE EN PARTAGE, un réseau créatif de nouvelle génération

La Cie BlonBa, devenue BaroDa, est membre fondatrice du réseau Culture en partage qui associe des jeunes équipes engagées dans le spectacle vivant, la musique, l’édition, les arts plastiques, la communication, le numérique… Les membres de ce réseau fonctionnent chacun de façon autonome et non hiérarchique et joignent leurs forces sur des projets nécessitant la convergence de leurs savoir-faire. Culture en partage dispose d’un lieu – la Maison des solutions – et d’une structure administrative expérimentée : l’association Promotion des arts au Mali (PAM).

LA MAISON DES SOLUTIONS

La Maison des Solutions est une vaste villa du quartier Baco Djicoroni Golf avec des espaces de travail, de formation, de répétition, d’exposition, de rencontre. Elle abrite le réseau Culture en partage, avec les éditions numérique BiBook, la startup Were’solution, le studio d’enregistrement son et vidéo Shine, un atelier de reprographie, la compagnie BaroDa et occasionnellement les structures et artistes qui participent aux actions liées au réseau.

PRIORITÉ JEUNESSE ET PUBLICS POPULAIRES

La génération connectée manifeste une créativité effervescente et sans complexe, avec l’émergence de jeunes artistes pleins de promesses qui sont en train de démultiplier les perspectives de la culture vivante du Mali. Sans rompre avec les générations précédentes, c’est prioritairement avec eux, pour eux, par eux que le réseau Culture en partage développe créations et projets. Ceux-ci sont pensés pour alimenter culturellement le public populaire. Ses spectacles sont pour l’essentiel proposés en accès libre dans des lieux ou via des médias qui mobilisent le public des quartiers.

OUVERTURE A L’INTERNATIONAL

Souleymane Sanogo deux fois invité en Inde avec le spectacle La danse ou le chaos

Les spectacles de BlonBa et maintenant BaroDa ont connu un large rayonnement international, avec une diffusion dans 13 pays de 4 continents. Fait unique, un théâtre français a été confié à la compagnie (Théâtre de l’Arlequin, Morsang-sur-Orge, dans le département de l’Essonne), ouvrant pour son public une fenêtre permanente sur la création africaine d’aujourd’hui. Le réseau Culture en partage s’appuie sur ces expériences pour développer de nombreuses initiatives interafricaines, avec des projets en Centrafrique, en RDC, au Rwanda, au Cameroun, en République du Congo… 

LE VECTEUR DU NUMÉRIQUE

3 portraits d’artistes réalisés en réalité virtuelle, une première expérience concluante

La féconde cohabitation entre des équipes artistiques et une startup du numérique s’est traduite par un fort engagement dans les usages culturels des nouvelles technologies avec la création d’un éditeur et libraire numérique africain en plein essor (BiBook), le développement du théâtre radiophonique, un ambitieux programme d’usage de la réalité virtuelle au service de la conservation du patrimoine immatériel du Mali et de l’Afrique.

LES SPECTACLES DE BARODA EN EXPLOITATION OU EN COURS DE CRÉATION

Kalach story (théâtre) : une kalachnikov et son esclave traversent l’Afrique pour la dévaster.

La passion d’Issa Youssouf : L’alliance de l’Islam officiel et du pouvoir colonial contre un saint musulman du Mali dans les années 30 (fiction)

La danse des korèdugaw : performance danse/arts plastiques sur une confrérie spectaculaire du Mali.

Performance en répétition : le danseur Modibo Konaté joue avec les sculptures d’Ibrahim Bemba Kébé

L’ordinaire : Le chef d’œuvre de Michel Vinaver en répétition au théâtre de l’Arlequin (avec la Cie Parallèles).

L’AFRIQUE AIDE l’AFRIQUE

Un nouveau pôle culturel bamakois – Une explosion de créativité – L’Afrique qui s’invente et qui réussit – La jeunesse aux commandes

Le continent africain et ses cultures ont historiquement subi une longue période de marginalisation. Il est temps et il est possible de rétablir une conversation culturelle équilibrée. Effervescence créative dans la nouvelle génération. Usage averti des nouvelles technologies. LA MAISON DES SOLUTIONS regroupe à Bamako un réseau de jeunes équipes disposant déjà d’un solide bilan artistique et technologique. Le Mali du XXIe siècle…

Comment faire pour rétablir une conversation équilibrée dont tout le monde profiterait ?

La Maison des solutions est un nouveau pôle bamakois des nouvelles technologies et de la vie culturelle. Elle réunit les jeunes équipes du réseau CULTURE EN PARTAGE.

  • La startup informatique We’re solution
  • Les compagnies théâtrales Baroda (ex-BlonBa) et Monarydasoka
  • L’éditeur numérique BiBook
  • Le promoteur du site d’information culturelle Journal Estival
  • L’administration du groupe musical Somanè (Cheicknè Sissoko)
  • Le studio d’enregistrement audio et vidéo Shine

Son fonctionnement en réseau la relie à de nombreuses autres initiatives artistiques.

Bi = aujourd’hui en bambara – BiBook, le livre d’aujourd’hui

Une application gratuite 100% made in Mali – disponible Playstore et AppStore

Les Africains rencontrent de nombreux obstacles sur le chemin de la lecture. BiBook, l’éditeur numérique africain, les affronte de face et leur donne une solution.

« L’Afrique ne lit pas »

Après huit mois d’existence, Près de 30 000 ouvrages BiBook téléchargés en Afrique.

« Le livre, c’est trop cher »

Beaucoup de livres sont offerts cadeau. Les ouvrages BiBook qui seront payant seront vendus 2000 F CFA payables par Orange money et autres applications de paiement mobile (ou par CB).

« Il n’y a pas de librairie près de chez moi »

L’application BiBook est une librairie mobile au service de l’édition africaine où on pourra bientôt découvrir et acquérir des centaines de livres édités en Afrique, aujourd’hui peu accessibles.

« Je suis auteur, mais éditer en Afrique souvent c’est cher et la diffusion ne suit pas »

Pas d’argent à sortir. Au premier livre vendu, un auteur BiBook touche des droits d’auteur. La sortie de son livre est immédiatement annoncée dans des dizaines de milliers de téléphones.

« Je suis enseignant, mais mes élèves n’ont jamais l’occasion de les lire »

BiBook est un trésor pour les enseignants, un trésor partageable avec les élèves.

Musée initiatique

Le projet de Musée initiatique se fixe comme objectif la constitution d’une collection de documents en réalité virtuelle sur les pratiques, les rites et les enseignements des grandes confréries initiatiques, vecteurs essentiels de la transmission des cultures et de la pensée africaines. C’est un moyen de maintenir le lien entre la jeunesse et les racines culturelles de l’Afrique, mais aussi de faire découvrir ces richesses au reste du monde. Une jonction est envisagée avec BiBook, qui publiera des documents sur ces sujets, et notamment le travail photographique réalisé par D. Leriche et J.-M. Fickinger. Les sociétés initiatiques concernées sont maliennes (Korè, Komo, Donso, Nya…), ou actives dans d’autres pays : Bénin et diaspora américaine pour le Vodùn, Cameroun pour le Mbok, etc.

Le musée initiatique envisage également la réalisation de documents VR autour des objets africains restitués par la France, avec l’idée de les replacer dans leur environnement extra-muséal. Un moyen de sensibiliser les sociétés africaines à ce patrimoine et de l’inciter à le découvrir dans les musées qui l’accueillent. Un moyen d’en maintenir une trace vivante en France (et partout) après la restitution.

KALACH STORY

Une création théâtrale simultanée entre Congo RDC, France et Mali

Alladji Ismaïl Sy joue le personnage de Kalach dans un costume et une scénographie d’Ibrahim Bemba Kébé. Texte de Jean-Louis Sagot-Duvauroux. Mise en scène de Kali Sidibé. Image de Boubacar Samaké prise lors d’une répétition publique à l’Institut Français du Mali

La pièce Kalach Story met en scène une kalachnikov personnifiée et un jeune aspirant à l’émigration que l’arme convainc de devenir son esclave et d’obtenir grâce à elle tout ce qu’il cherche. Ce spectacles est dès l’origine un projet transafricain, avec une version congolaise montée à Goma (RDC) et une autre à Bamako (Mali) et dans les deux cas un soutien des Instituts Français. Deux caractéristiques lui font traverser les frontières : l’implication de compagnies de différents pays (des possibilités sont ouvertes au Cameroun, en Centrafrique, en Côte d’Ivoire) ; la réalisation de versions radiophoniques en français, en bamanan, en swahili et bientôt dans d’autres langues africaines, notamment des langues parlées au Mali dans les zones d’insécurité. MIKADO FM, la radio de la MINUSMA a déjà diffusé la version française. Un lien est également établi avec le Festival des Francophonies à Pondichéry (Inde) qui en a proposé une lecture lors de sa dernière édition.

Action culturelle dans les quartiers populaires

Le réseau culture en partage s’est dès l’origine spécialisé dans l’organisation de tournées de spectacles dans les quartiers populaire, à Bamako, mais aussi en Centrafrique avec des créations maliennes et maliano-centrafricaines. Il a acquis une bonne expertise dans ce domaine : 41 représentations en 2019 ; 21 en 2020 malgré la covid. Le réseau s’appuie sur un réseau de lieux et d’associations, ainsi que sur l’implication des autorités reconnues (confréries, dugutigiw, élus, structures locales). A noter l’étonnante disponibilité des publics pour des spectacles dont l’appropriation pourrait a priori paraître un peu difficile, en danse contemporaine notamment.

Exportation de services informatiques et de créations culturelles

Le site du théâtre de l’Arlequin, à Morsang-sur-Orge (France 91), réalisé à Bamako par We’re solution

La jonction entre le secteur culturel (Culture en partage) et les nouvelles technologies (We’re solutions) est à l’origine de beaucoup des projets réalisés à la Maison des solutions. Elle ouvre sur des possibilités d’exportation de services informatiques, par exemple la conception, la réalisation et le suivi du site du théâtre de l’Arlequin (Morsang-sur-Orge, France, 91) par We’re solution et BiBook dont le business plan est en grande partie fondé sur des recettes internationales.

La vente à l’international des spectacles de Culture en partage joue elle aussi un rôle important dans l’économie de ce secteur d’activité du réseau.

Cette ouverture sur l’exportation porte beaucoup de perspectives. Transformée en revenus pour les acteurs de nos réalisations, elle contribue directement à l’avancement de l’économie et de la société malienne, au rayonnement de sa culture

Contacts

BiBook/Culture en partage : administration Cheick Mohamed Camara +223 65 04 29 09 Cheickmohamedcamara@yahoo.fr

Conseil stratégie : Jean-Louis Sagot-Duvauroux +223 79 39 48 79 – +33 6 76 68 34 81 –jlsd@club-internet.fr

We’re solution : Directeur Luke Tamou Koné +223 90 05 90 05 – luke.kone@were.solutions

Maison des solutions / Culture enpartage : relations publiques Alladji Ismaïl Sy +223 70 41 17 97 – ismaylsi24@hotmail.com

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